La montée de l’extrême droite au Brésil, politique de violence, politiques de mémoire. Avec Roberta Sampaio Guimarães, João Paulo Castro et Michael Löwy
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Ci-dessous, retrouvez la vidéo de cette conférence du 24 avril 2019, dédiée à la mémoire de Marielle Franco, assassinée le 14 mars 2018 à Rio de Janeiro. Ayant trait à l’arrivée au pouvoir de Jaïr Bolsonaro, elle aurait pu porter en exergue : « Ni rire ni pleurer, comprendre. »
Cet événement gravissime, dira João Paulo Castro dans son introduction, s’il s’inscrit dans un tournant conservateur à l’échelle mondiale, il importe d’en étudier les causes endogènes : il est intervenu au terme d’un épuisement, celui du discours de cette Nouvelle République née après la dictature, fondé sur un mythe, celui d’un pays socialement et ethniquement intégré, ayant rompu avec son vieil héritage colonial et esclavagiste, en fait toujours la matrice de sa formation sociale.
Roberta Sampaio Guimarães, elle, s’attachera à évoquer ces figures d’aujourd’hui en pointe dans la résistance aux visées ultra-autoritaires et antisociales de ce gouvernement de toutes les violences, en l’occurrence, avec leurs enfants, ses victimes plus que quiconque : elles sont noires très souvent, et ce sont des femmes aussi souvent, engagées dans les mouvements sociaux des favelas et périphéries urbaines, et fondatrices de tout un féminisme populaire.
Appeler un chat un chat, dira Michael Löwy, pour lequel « populisme » est un mot creux : une vague brune est arrivée dans ce pays, après d’autres ailleurs. Entre un Trump, un Modi, un Orban, un Erdogan, un Salvini, un Dutertre ou un Bolsonaro, s’il y a beaucoup en commun, comme il fut noté, invitation fut lancée à observer les différences. Seront ainsi soulignés les traits propres de la « bête immonde » au Brésil, à toutes fins utiles, avec, en conclusion, le rappel de cette formule lapidaire de Max Horkheimer en 1938 : « Si vous ne voulez pas parler du capitalisme, vous n’avez rien à dire sur le fascisme. »
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