La Syrie et nous. Par Catherine Coquio et Majd al-Dik.
Le mercredi 5 février, la soirée de la Société Louise Michel était consacrée à la Syrie, avec Catherine Coquio, professeure de littérature comparée, et Majd al-Dik, réfugié politique syrien. Outre plusieurs livres consacrés à la Syrie, Catherine Coquio a publié À quoi bon encore le monde ?, et Majd al-Dik À l’est de Damas, voyage au bout du monde. La chute de Bachar al-Assad, Majd al-Dik l’a rappelé, c’était « inimaginable ». Un évènement tel qu’il faudra du temps pour en prendre la mesure, et pour en comprendre les conséquences.
Ce mercredi, l’attention se portait davantage sur le passé. Ces années de guerre, ces décennies de dictature barbare dont le peuple syrien a été victime. On avait fini par croire la Syrie condamnée à un désespoir sans fin. Et à craindre que l’horrible mot d’ordre « Bachar pour l’éternité » soit devenu un destin. À l’heure où l’avenir se rouvre, où le « pays brûlé » renaît, on se réveille de ce cauchemar. Et on se voit invité à explorer l’extraordinaire richesse intellectuelle, morale, artistique, démocratique de la révolution syrienne. Catherine Coquio connaît cette grande littérature née de l’univers carcéral assadien, cet esprit de résistance qui fait qu’au long des années de douleur ont fleuri romans, films, dessins, et une pensée puissante. En particulier celle de Yassin al-Haj Saleh, avec lequel elle a mené un impressionnant dialogue (*). Majked al-Dik, lui, a vécu et milité à la Ghouta, ces quartiers insurgés à l’est de Damas. Il sait faire partager cette expérience d’une vie démocratique dans une ville assiégée, avec la prise en charge par la population d’une vie quotidienne que le régime s’est acharné à rendre impossible, multipliant les bombardements, y compris chimiques. Il se dit « coordinateur d’action sociale », témoin de cette incroyable expérience collective. Les exposés auront été suivis d’un échange animé. Avec une question qui appelle des suites : comment être aux côtés des Syriennes et Syriens qui s’engagent sur une voie nouvelle, semée d’embûches et de défis, mais porteuse d’un grand espoir.
(*) Entretien de Yassin al-Haj Saleh avec Nisrine al-Zahre et Catherine Coquio, in Yassin al-Haj Saleh, Sur la liberté : la maison, la prison, l’exil… et le monde, éditions L’Arachnéen.
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