La Commune à deux voix. Celle de Sylvia Bergé, Sociétaire de la Comédie-Française, et celle de Patrice Vermeren, philosophe.
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Qui la dirait morte, la Commune, au sortir de cette soirée du 29 avril 2021 (dont on retrouvera la vidéo ci-après), où Sylvia Bergé lirait des extraits du récit qu’en fit Louise Michel, en même temps que Patrice Vermeren nous entretiendrait du sujet suivant : « Une énigme philosophique : la République universelle et la Commune de Paris » ? « Des barbares lettrés », ainsi les qualifiait-on, les insurgés, nous apprendra Vermeren, nous rappelant quelle hargne méprisante ils inspirèrent à des Flaubert, Sand, Ducamp, Goncourt, l’immense majorité des écrivains de leur temps, jusqu’à Frédéric Nietzsche, accompagnant dans leur dénonciation les « Versaillais », soit le pouvoir en armes d’une bourgeoisie « républicaine », à fort penchant monarchiste, qui allait les tuer, les exécuter, les déporter, les obliger à l’exil, par dizaine de milliers, ces « ennemis de la civilisation ». Combien – sous le poids effroyable du siège, les bombardements, la famine – de mesures révolutionnaires n’avaient-ils pas eu en effet l’audace de prendre, touchant les conditions de travail, l’école, la relation à l’Église ? C’est qu’il en fut bien, au cours de ces 72 jours que durera cette Commune, dont la Société Louise Michel aura apporté ici sa pierre à la commémoration du 150e anniversaire, d’une incroyable expérience sociale et démocratique, ouvrière et internationaliste. Événement ne procédant d’aucune « nécessité historique », avec sa formidable puissance d’émancipation humaine : le surgissement des sans-nom, des sans-voix, de celles et ceux qui jusque-là étaient des invisibles, sur la scène de l’Histoire, parmi lesquels tant de femmes en avant-scène. En un mouvement au cours duquel le sujet même de l’émancipation, expliquera Patrice Vermeren, se sera constitué par lui-même. Marx, qui en parlera, rappellera-t-il, comme d’une « révolution prématurée », comprit bien ce qu’elle inventa, cette Commune, chantée — par la voix de Sylvia Bergé ici — par Louise Michel. « …rouge était le soleil levant », écrivait-elle.
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